La géologie et la géomorphologie locale.

Lors d’une de vos ballades sur les sentiers qui parcourent le versant ouest du massif du Linga, entre le lac de Vonnes et Plaine-Dranse, nous vous proposons de découvrir la géologie et la géomorphologie locale.

Pour la zone qui nous concerne, nous trouvons la succession de trois nappes qui, du nord au sud, sont la nappe des Préalpes médianes (Cornettes de Bise), la nappe de la brèche (Mont de Grange) et la nappe supérieure des Préalpes qui s’est déposée sur les deux précédentes au coeur des synclinaux. La mise en place de ces nappes d’origine briançonnaise et subbriançonnaise(nappe des préalpes médianes), prépiémontaise (nappe de la brèche), s’est effectuée il y a 35 millions d’années.

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Coupe géologique longitudinale dans le flanc sud est du massif du mont de grange, entre Pré la Joux et Villapeyron

Versant correspondant à la coupe géologique réalisée. © Alain Bouvet

Versant correspondant à la coupe géologique réalisée. © Alain Bouvet

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Mont de Grange et escarpement de l’Essert au-dessus de Villapeyron (Linga – Châtel)

De Pré la Joux à Villapeyron, hameau situé au niveau du départ de la télécabine du Linga, on peut distinguer un escarpement de roche calcaire de la brèche supérieure qui par une succession de petites failles s’élève progressivement pour passer de 1400m. à 1750 m. au-dessus des hameaux de Très les Pierres et de la Ravine.

Ensuite, et toujours par succession de failles, la couche calcaire de la brèche supérieure redescend pour réapparaître sous forme d’un petit escarpement sous les chalets des Boudimes à 1400 m. Entre Très les Pierres et Villapeyron le creusement de la vallée par les glaciers permet de distinguer les couches géologiques qui reposent sous les calcaires de la brèche supérieure avec les schistes ardoisiers, visibles sous la niche d’arrachement de l’écroulement de l’Essert à gauche de la cascade du même nom. Sous ces schistes ardoisiers reposent les calcaires de la brèche inférieure et les schistes inférieurs. Quelques escarpements de la brèche inférieure sont visibles vers 1350 m. en rive gauche du ruisseau de la Ravine.

A la base du versant les dépôts glaciaires sont nombreux et de plus en plus importants vers l’aval.

Depuis le retrait glaciaire (environ 12.000 ans) le remodelage des versants a entraîné:

la formation de nombreux talus d’éboulis dont certains sont encore actifs (la végétation étant absente). L’action de l’eau associée au gel dans les fissures des roches provoque le processus de la gélifraction. L’eau a son volume qui augmente de 10% et exerce une pression de 14kg/cm² ce qui entraîne l’éclatement des roches qui tombent lors du dégel.

des cônes de déjection comme celui élaboré à l’amont immédiat de Très les Pierres par le ruisseau de Cornillon. Le torrent, chargé des produits de l’érosion, transportait les matériaux sans difficulté tant que la pente était forte, en arrivant sur le bas du versant la pente s’adoucissant entraînait une réduction de la vitesse de l’eau et donc un abandon de sa charge qui s’accumulait en formant un cône.

enfin il est possible de voir des écroulements rocheux de part et d’autre du hameau de Très les Pierres.

Dans cette vallée les chutes de blocs sont nombreuses et indiquent que la montagne n’est pas inerte, que le danger reste présent. Le hameau de Très les Pierres porte bien son nom.

Au-dessus de l’escarpement de la brèche supérieure nous trouvons plusieurs alpages situés sous le versant sud-est du mont de Grange, entre la crête de Coicon et les chalets des Boudimes, les couches géologiques appartiennent à la nappe de la brèche et sont constituées de flyschs dont les différences lithologiques expliquent la présence d’escarpements (sous les chalets de Coicon).

Des chalets de Lenlevay en direction du col de Bassachaux nous trouvons, sur les flyschs de la nappe de la brèche, d’autres flyschs appartenant à la nappe supérieure des Préalpes. Ces flyschs schisto-gréseux constituent un relief assez arrondi qui s’allonge vers la pointe de Lens et la crête des Rochassons. Ces différentes couches de flyschs ont pu résister à l’érosion par leur position au coeur du synclinal du mont de Grange.

Enfin, vers 2090 m. d’altitude et jusqu’au sommet du mont de Grange, on retrouve la brèche supérieure avec des pendages de 70° qui s’adoucissent à 20° au sommet.

Une dissymétrie existe entre les versants de part et d’autre de la crête de Coicon et de la pointe des Mattes. Les versants exposés au nord sont plus abruptes que ceux exposés au sud. Cela est dû à l’ébauche ou à la formation de cirques glaciaires qui ont donné la forme en arc de cercle entre la crête de Coicon et la pointe des Mattes. (Texte: Bertrand Guffroy)

Auteur: Bertrand

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